La visite de Kyoto peut déconcerter. On a tous entendu parlé de Kyoto comme la huitième merveille du monde et on s'attend à marcher dans un musée en plein air avec les 1 600 temples et les 300 sanctuaires répartis dans la ville. Mais on reste quand même dans une grande cité urbaine. Par rapport à Tokyo, le rythme est plus lent et les bâtiments sont moins élevés. Et on y trouve quand même plus de quartiers traditionnels. Nous avions choisi d'habiter dans une petite maison en bois et de vivre à la Japonaise. Notre location remplissait tous les attributs recherchés: tatamis, futons, table basse pour prendre les repas et mini bain/douche. Deux chambres à l'étage et une chambre, pièce principale/cuisine et salle de bain au RDC.
N'ayant que deux journées pleines à consacrer à la découverte de Kyoto, il a fallu sélectionner , parmi les temples incontournables, les plus merveilleux à visiter. Notre première journée a été bien rythmée et nous avons sillonné la ville du nord au sud et d'est en ouest grâce au réseau de bus très développé et extrêmement dense. Nous avons commencé par le sanctuaire Shimogamo (ou Kamo Mioya Jinja), un des plus anciens sanctuaires shinto du Japon et un des dix-sept monuments historiques de Kyoto classé patrimoine mondial de l'Unesco. Les Kamo Jinja ont pour vocation de protéger Kyoto des influences malignes.
Nous avons bien aimé l'atmosphère paisible qui y régnait sans touriste. Un petit air de Meiji Jungu de Tokyo ? avec un petit quelque chose bucolique en plus.
Nous avons changé de quartier pour nous rendre au célèbre Kinkaju-Ji. C'est l'un des temples bouddhistes les plus visités à Kyoto. Sa construction principale est un pavillon recouvert de feuilles d'or, d'où son surnom de Pavillon d'or. Bâti à la fin du XIVè siècle puis brûlé à de nombreuses reprises, dont la dernière fois en 1955. Il fut rebâti à l'identique, bien qu'à l'origine, seul le second étage était recouvert d'or. En 1994, il est entré au patrimoine mondial de l'Unesco. Il doit son succès à sa position près d'un étang qui reflète son image. Une illusion de "flottement" s'impose alors. Même si le côté doré n'est pas toujours le plus esthétique, l'ensemble est superbe. Nous n'avons pas eu la chance de le voir complétement sous la neige et malheureusement le ciel était un peu gris au moment de notre visite..
Une petite balade dans le jardin nous permet de prendre un peu de hauteur. Malgré la grisaille et la saison, il y a malheureusement un peu de touristes. Cela enlève quelque peu à la balade son caractère sacré et son ambiance zen.
L'aspect "bling bling" du Pavillon d'Or déplait généralement aux Japonais qui semblent le bouder au profit d"autres temples de la ville, à commencer par son pendant argenté: le Ginkaku-ji. Transition toute trouvée pour vous parler de ce dernier. Edifié en 1482, il visait à concurrencer le Pavillon d'Or. Il demeure pourtant inachevé car les plaques d'argent qui devaient lui donner son nom ne furent jamais posées. Nous avons pour autant beaucoup aimé ce lieu. Même principe, on se balade au gré d'un joli jardin qui met le Zen au coeur du lieu.
En remontant à flanc de montagne, depuis la petite forêt de bambous qui dévoile un jardin japonais de mousses, on découvre une superbe vue sur le nord de Kyoto.
Belle ambiance avec cette lumière de fin de journée hivernale et la vue sur la ville de Kyoto derrière les toits des temples
Et alors, il ressemble à quoi ce vrai/faux Pavillon d'Argent ? C'est un joli bâtiment en bois laqué et quand un vieux couple japonais souriant accepte de se laisser photographier devant, c'est encore mieux !
La fin de journée avançant, nous nous sommes rapprochés du Kiyomizu-Dera ou temple de l'eau pure. Ce gigantesque espace bouddhiste bâti en 780 (et reconstruit en 1633 après un incendie) est surtout connu pour son temple principal dont la plateforme flotte à treize mètres au dessus du sol. On avait cru comprendre qu'il y avait un spectacle de son et lumière après le coucher du soleil. En réalité, cela se produit seulement de début novembre à mi décembre. Pour la petite histoire, il y a aussi un temple shinto car comme on le comprendra à Hiroshima, dans tous les temples, on retrouve des éléments shinto et bouddhistes pour permettre à tous les fidèles de prier en tous lieux. On n'a pas fait la balade car on en avait un peu pleins les pattes. Et une partie du temple est en rénovation.
Nous nous sommes surtout attardés sous la pagode pour la regarder changer de couleur au fil des jeux de lumière.
Autour du temple, on peut faire une jolie balade dans Kiyomizu-michin Ninenzaka et Sannenzaka, les fameuses allées piétonnes commerçantes qui font aussi la réputation de Kyoto.
Et au fil d'une ruelle, on débouche sur le temple de Kodai-ji, fermé à l'heure tardive de notre passage.
Il était temps de rentrer chez nous et nous remettre de cette journée de temples !!!!