Comme promis, Heu le chef du village nous a proposé une séance de rattrapage pour nous faire visiter les îlots du nord. La formule consiste à passer une journée sur l'îlot Nukuteatea et nous faire découvrir la cuisine traditionnelle wallisienne. Nous devrions aussi pouvoir faire une séance de PMT. Le programme s'annonce prometteur. Dommage que la météo soit beaucoup plus grisouille que la veille....

On a commencé par un petit dej hyper diet avec jus de corrosol, des fruits (caramboles, bananes, pamplemousses, papayes) et des viennoiseries.

Puis nous sommes partis faire le tour de l'îlot. Il est beaucoup plus petit et sauvage "limite inhospitalier" que Nukulea surtout à marée basse avec le platier découvert !!!

Mais quand les bleus font une timide apparition sur la langue de sable...

Pendant ce temps, Heu, son fils et une cousine nous préparaient le Umu. C'est une forme de cuisson à l'étouffée. Le four est creusé et des pierres volcaniques sont chauffées.

En attendant que la cuisson se fasse, Heu nous a proposé d'aller faire une rando palmée vers Nukutapu (le plus au sud des îlots du Nord). Cet îlot n'appartient à aucun village ni famille.

L'eau était très claire. Au départ on n'a trouvé que quelques patates disséminées. Puis nous avons aperçu une puis deux puis quatre raies aigles pas trop farouches. Elles ont tournoyé autour de nous pour notre plus grand plaisir.

Après notre PMT, Heu a voulu nous emmener à Nukulea et nous montrer l'îlot aux oiseaux. Cette fois ci l'îlot est désert. Quelques explications plus tard et nous repartons manger sur Nukuteatea. Hâte de découvrir le résultat des plats cuits dans le Umu....

Ce fut une chouette journée que nous avons partagée à l'îlot Nukuteatea. Merci à Heu, Malé, leur fils et la cousine de nous avoir bien accueilli !

Cette année, la destination des grandes vacances s'est rapidement imposée. En effet, dans le contexte sanitaire actuel, nous étions seulement autorisés à circuler librement, sans protocole particulier aux îles de Wallis et Futuna. Nous irons donc voir à quoi ressemble ce territoire d'outre mer le plus éloigné de la France. Nous partons deux semaines en mode "gang of four" composée de Nina, Laurent, Yannick et moi. Une bonne occasion de reprendre le fil du blog et de créer une nouvelle catégorie.

La population actuelle du Territoire est de 11 562 habitants qui vivent pour les deux tiers à Wallis et un tiers à Futuna. Wallis est une île volcanique basse de 77 km² entourée d'un lagon. Elle comprend 21 villages et 13 îlots inhabités répartis en 3 districts: Hihifo au nord, Hahake au centre et Mua au sud. Dirigé par le "Lavelua" (le roi), il est assisté d'un premier ministre le "Kalae Kivalu" et de ses Ministres. Fait unique et étonnant: la République française reconnait le Monarque et son gouvernement qui ont un rôle important dans les décisions de la vie quotidienne. Le roi doit exprimer un avis sur toutes les décisions politiques avant qu'elles n'entrent en vigueur. La chefferie règle aussi les litiges fonciers, l'immobilier appartenant strictement aux Wallisiens.

Nous avons choisi de commencer par le centre et de nous installer à l'hôtel Lomipeau (un des plus confortables selon les normes wallisiennes en vigueur) qui possède une piscine et surtout une vue extraordinaire sur les îlots du centre.

Nous étions bien heureux de trouver le soleil et la chaleur à notre arrivée. Et nous avons bien apprécié d'aller faire trempette dans la piscine.

C'est en faisant un premier tour à pied que nous allons passer à Mata'Utu le chef lieu de Wallis sans vraiment réaliser que nous y sommes. On n'a pas trop prêté attention au Palais royal. Par contre on ne peut pas louper la Cathédrale Notre Dame de l'Assomption !

Quelques scènes de vie ou bâtiments qui ont attiré mon attention...

Autour de l'hôtel, on a déniché un petit resto sympa au bord de la mer "Alizée plage" qui va rapidement devenir notre cantine préférée. Nous avons testé presque toute la carte : poissons, salade de crabe, moules, entrecôte et les garçons ont eu un faible pour les excellents flans coco en dessert. 

C'est assez confiants que nous organisons notre planning des prochains jours. Dimanche nous avons booké pour nous rendre en pirogue traditionnelle à l'îlot Nukuteatea. Lundi nous irons découvrir un autre îlot et mardi nous décollons pour Futuna....La suite sera bien différente et nous devrons sans cesse apprendre à nous adapter aux conditions météos et à mettre en pratique l'adage suivant : à Wallis le temps passe différemment !!!

Aujourd'hui, un long trajet nous attend, sans détour et sans pause photo (ce qui est impensable comme vous devez vous en douter), mon guide nous annonce 140 km et 5h37 de route. Nous quittons Satara de bonne heure dans une atmosphère un peu moite. Belles couleur et ambiance ! Les animaux se désaltèrent dans les flaques d'eau sur la route.

Repérer une petite tortue au bord de la route avant de tomber sur un éléphant, telle est la magie du Kruger !

Nous devons avoir un feeling particulier avec les wild dogs (les lycaons) car rappelez vous qu'ils n'en resteraient que 500 à 800 dans tout le Kruger. Nous en avions déjà vu à Manyeleti qui étaient un peu endormis. Là, nos cinq spécimen sont en pleine action et avancent à bon rythme. Ils semblent bien décidés à se donner en spectacle. Et comme nous sommes seuls sur la route, nous allons en profiter pleinement.

Ils sont suivis par une hyène....

Il est temps de croiser des animaux qui ont un meilleur capital sympathie.....

Et puis de rouler !!!! On se sent tout petit au milieu des ces étendues de savane. C'est vraiment là qu'on se rend compte de l'immensité du parc.

Il convient aussi d'emprunter des chemins de traverses et de sortir de la route bitumée. Il y a deux écoles: Lolo pense qu'on débusque plus d'animaux sur la route principale et moi qui préfère les voir dans un espace plus naturel même si on se retrouve "brecouille" !!! Cette fois ci mon option n'aura pas été vaine.  Nous découvrons deux chacals à flancs rayés paisiblement installés sous un arbre.

Et puis nous retrouvons mes copines les girafes qui ne semblent pas s'offusquer de notre présence. Elles traversent et restent proches de nous pour notre plus grand plaisir.

Le parc Kruger est réputé pour ses oiseaux.  En attendant de trouver de plus gros animaux, je me suis concentrée sur ceux qui se posaient à portée de zoom...

A l'approche de l'entrée du camp de Lower Sabie, nous avons été intrigué par ce grand rassemblement de vautours et alerté grâce à ceux qui tournoyaient dans le ciel.

On a compris pourquoi quand on a vu arriver la hyène bien chargée de son festin....

Le camp de Lower Sabie est celui que nous avons préféré. Il est situé sur les rives de la rivière Sabie à seulement 11 km de la frontière mozambicaine. Les larges rives de la rivière sur le côté du camp offrent aux visiteurs une vue vraiment spectaculaire de la faune qui fréquente la rivière pour boire.

J'avais choisi un hébergement avec vue sur la rivière. Ce camp offre aussi beaucoup d’espaces verts et ses pelouses ombragées ravissent les visiteurs.

Dans tous les camps, il y a la possibilité de réserver des safaris avec les rangers. Nous voulions donc tester une prestation afin de pouvoir la comparer avec celle que nous avions vécue dans la réserve de Manyeleti. Nous avons opté pour un safari de nuit en espérant voir des félins chasser...comme ce qui avait été observé la veille.

Cette expédition nous a permis de croiser un hippopotame hors de l'eau, un caméléon, une hyène, un petit duc à face blanche, des girafes, un porc épic, un serval ("genet" en anglais)....  Désolée pour la piètre qualité de mes photos mais elles n'étaient pas faciles à réaliser en mouvement et sans éclairage. Les rangers restent sur la route principale et les animaux sont beaucoup plus loin. Rien à voir avec la conduite de Goodman ni les yeux de lynx de Philip !!!

Après une bonne nuit récupératrice et un petit dej au bord de la rivière face aux buffles, Cobe defassa et hippos, il faudra quitter le chouette camp de Lower Sabie.

Dernière étape de notre voyage: le mythique parc Kruger ! C'est le troisième plus grand parc d'Afrique. Il fait 20 000 km²: 350 kms de long et 60 kms de large. Le parc est né en 1896 suite à la demande du président Paul Kruger (président de 1883 à 1902) qui voulait protéger les animaux d'Afrique, richesse nationale en créant une petite réserve bordant la rivière Sabie. A la fin du XIX ème siècle, la plupart de la faune de la région avait été anéantie à cause de la chasse non réglementée. Petit à petit, des propriétaires terriens ont décidé d'offrir d'autres terres afin de créer une très grande réserve qui  fut ouverte au public en 1926.

Pour notre première journée dans le Kruger, nous avons choisi de faire une courte route. Moins de 50 kms séparent Orpen de Satara.

Sitôt arrivés, nous sommes accueillis par des zèbres et des gnous.

Mais aussi par les majestueuses girafes que nous avions seulement aperçues furtivement dans la réserve de Manyaleti. Mettant en application les méthodes de Goodman et Philip, Laurent s'est positionné au plus près des animaux en attendant qu'ils se rapprochent...

Lorsqu'elle court, elle va à l'amble, à l'instar du chameau ou de l'ours, c'est à dire qu'elle lève ensemble les deux pattes du même côté. En vitesse de croisière elle court à 15 km/h mais peut accélérer à plus de 50 km/h en prenant un curieux galop. Les pattes avant se lèvent ensemble mais  largement écartées, ce qui évite que ses sabots s'entrechoquent.

La girafe se nourrit de feuilles d'arbre très nutritives riches en sels minéraux car elle a besoin de 20g/jour de calcium Sa consommation quotidienne va de 7 kgs (nourriture rare) à 70 kgs (nourriture abondante). Elle trouve l'essentiel de ses besoins en eau dans la nourriture et ne va boire que tous les 1 à 2 jours. Car pour s'abreuver au sol, elle doit écarter les pattes de devant et se tordre le cou ou bien plier les genoux. Dans les deux cas, cela la met dans une position périlleuse et pas favorable contre les prédateurs Les acacias de la savane ont atteint des tailles leur permettant d'échapper aux zèbres et aux antilopes. Leur feuilles les plus tendres poussent entre 2 et 6 mètres ce qui constitue pour la girafe la hauteur idéale et donc sa niche alimentaire.

Visiter le parc Kruger peut donner lieu à des sensations fortes. C'est le cas notamment lorsque les éléphants traversent la route. Un mâle peut avoir l'idée de s'approcher de votre véhicule en remuant les oreilles. Cela donne quelques sueurs froides. Il ne faut pas klaxonner et éventuellement reculer en cas de danger....Or quand un éléphant crée un embouteillage, la solution de repli peut sembler bien compliquée pour le chauffeur en première ligne !!!!

Changement de style: un grand koudou qui nous défie avec classe !

Bien heureux de toutes ces rencontres qui augurent un bon séjour dans le parc, nous prenons place dans notre bungalow du camp de Satara. C'est confortable et pratique. Le campement dispose aussi d'une supérette, d'une piscine, d'une station essence et d'un resto.  Nous avons un coin cuisine avec un frigo bien protégé de toutes éventuelles incursions de singes ou d'autres animaux chapardeurs !!! Mais c'est surtout la fraicheur de l'intérieur que nous apprécierons (merci la clim) pour une après midi relaxante. Il fait 38° et nous sommes cuits par cette atmosphère étouffante...

Une bonne première journée. Demain 140 km et 5h30 de route nous attendent !!!!

C'est plein d'enthousiasme que nous reprenons place dans le 4*4. Goodman et Philip nous expliquent que nous allons partir avec deux voyageurs qui logent dans l'autre camp. Deux gars sympas qui prennent la rangée du fond. Nous gardons nos sièges et nos aises. Tout est donc sous contrôle.

J'aime bien la lumière de cette fin d'après midi et un peu moins le calme qui règne dans la savane. Où sont donc partis les animaux ??? On commence à se demander si nos deux nouveaux passagers ne nous porteraient pas un peu la poisse car ce n'est pas le festival des deux précédentes sorties....Mais, comme souvent en safari, il faut rester patients et accepter de ne pas croiser d'animaux sur une certaine distance....pour mieux savourer le plaisir de la prochaine rencontre.

Nous finissons par débusquer un troupeau de Cobe defassa (ça c'est le nom qu'on a trouvé dans notre guide) car Goodman les appelle "Waterbuck". Et en cherchant sur Internet, j'ai aussi hésité avec des Cobe à croissant. C'est une grande antilope à poils mi-longs gris-brun foncé. Le tour du museau est blanc. Seuls les mâles possèdent de grandes cornes annelées, la femelle en est dépourvue.  Ce qui permet de l'identifier c'est la grande tâche blanche qui orne sa croupe. Ils ne vivent pas loin d'un point d'eau, en troupeau regroupant une dizaine d’individus, un mâle dominant entouré de femelles et de leurs jeunes. Contrairement à la plupart des antilopes, le mâle peut tolérer la présence de groupe de célibataires s’ils ne contestent pas son statut de dominant.

Certains sont à l'affut et regardent dans notre direction car un lion "siestonne" près de la route et pas si loin que cela du troupeau....Est ce le même lion que celui de ce matin ?

On aperçoit deux autres 4*4 arrêtés au milieu de la piste. C'est bon signe....Goodman coupe le moteur et on distingue des lionnes et un lion qui avancent vers nous. Probablement le groupe du premier soir....Le lion est un animal grégaire, c'est à dire qu'il vit en groupes familiaux contrairement aux autres félins. Le territoire d'une troupe couvre 20 à 500 km². Les jeunes mâles restent environ deux à trois ans dans le groupe. Ils sont ensuite chassés par le lion dominant. Les femelles passent généralement toute leur vie dans le groupe de naissance et s'y reproduisent. Le lion mâle ne chasse qu'occasionnellement car il a peu de succès à la chasse comparativement aux femelles. Il est chargé de combattre les intrusions sur le territoire et les menaces contre la troupe. Leur espérance de vie, à l'état sauvage, est comprise entre 7 et 12 ans pour le mâle et 14 à 20 ans pour la femelle.

Nous allons avoir le loisir de les voir évoluer car ils semblent avoir envie de nous observer de plus près.  Dans un premier temps, on est aux anges mais très vite on sent un petit coup de stress monter..D'un pas chaloupé, les lions nous frôlent et font le tour de la route avant d'aller se rallonger comme des gros chats ! Il ne faut pas trop les regarder dans les yeux parait-il et surtout aucun mouvement brusque dans le 4*4. Ils n'ont pas une très bonne vue. Ils distingueraient le 4*4 dans son ensemble sans les bonhommes à l'intérieur mais si on s'agite, si on se lève pour changer de place, on attire leur attention et comme ils peuvent sauter jusqu'à 3 mètres de hauteur et 11 mètres en longueur, on a quelques sueurs froides j'vous le dit !

Assez d'émotions pour notre fin d'après midi qui a largement rattrapé le début du safari !!!

Apéro dans la savane en vue pour admirer le coucher du soleil et le clair de lune. Je valide ce concept !!!

Nous sommes un peu à la bourre sur le timing habituel du retour et cela ne va pas s'arranger. En effet, quand on comprend qu'on va croiser la femelle léopard (aperçue sur son arbre la veille) en pleine chasse, on ne peut forcément pas passer à côté. Les photos de nuit en mode 4*4 qui roule ne sont pas des plus réussies.

On en a en pris une nouvelle fois pleins les mirettes !!!!